La reliure
Contrairement aux livres contemporains, dont les pages sont en général simplement assemblées et collées, les livres anciens ont une structure cousue qui rend leurs pages solidaires.
Les feuilles de papier provenant de la manufacture sont imprimées puis pliées pour former des cahiers, puis ceux-ci sont cousus entre eux, ou cousus sur des ficelles ou des rubans. Les ouvrages dits brochés sont recouverts d'une simple couverture papier, alors que dans les ouvrages cartonnés ou reliés, les extrémités des rubans ou ficelles sont solidement fixées aux cartons ou "plats" de couverture.
L'ensemble de la couverture (dos et plats) peut être ensuite habillé de cuir ou de toile, soit en partie (demi-reliure), soit en totalité (pleine reliure) pour donner un ensemble à la fois solide et esthétique.
Les "cartonnages d'éditeur" très répandus durant la seconde moitié du XIXème siècle sont souvent recouverts de percaline, toile fine et résistante, qui peut être illustrée et dorée.
Trois peaux sont principalement utilisées par le relieur:
- la basane (peau de mouton), la moins chère, peu résistante à l'abrasion;
- le veau, peau lisse de bonne résistance mais de qualité variable suivant l'origine et la préparation;
- le maroquin (à l'origine peau de chèvre du Maroc), belle peau à gros grain très résistante mais aussi la plus chère, réservée aux reliures de luxe.
Mais les livres des XVème et XVIème siècles peuvent aussi être reliés en parchemin ou vélin, peaux de mouton ou de chèvre polies à la pierre ponce, dont les plus fines peuvent également servir de support d'impresion.
A partir du XIXème siècle, de nombreux livres sont également reliés en chagrin, à l'origine peau d'âne, de mulet, de cheval ou de chèvre. Peau solide, gaufrée lors de sa préparation d'un motif à petit grain, elle fut souvent utilisée pour les reliures d'éditeur de la fin du XIXème siècle.